Colombie – Le peuple Hitnü ou Macaguán

Publié le 2 Février 2019

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Peuple autochtone vivant dans la forêt-galerie du rio Colorado et d’autres localités du bassin du rio Ele et du canal Cuiloto dans les municipalité de Tame-Arauca, Arauquita, département d’Arauca en Colombie.

L’état reconnaît la propriété des Hitnü sur les resguardos de:

  • Cusay-La Colorada (1261 hectares)
  • La Esperanza (151 hectares)
  • Cuiloto (77 hectares)
  • San José de Lipa-Caño Colorado (3768 hectares) ce qui ne représente qu’une infime fraction de leur territoire traditionnel qui a été réduit et désarticulé par la colonisation et l’exploitation pétrolière.

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Ce sont des semi-nomades vivant dans des maisons temporaires avec un toit couvert de feuilles de palmier et amarrés avec des lianes, sans aucuns murs.

Localisation

Il y a quelques années, la communauté vivait dans plusieurs resguardos, tels que Puerto Rondón, Caño Claro, Providencia, El Vigía, Cusay la Colorada, San José de Macarieros, Puyeros, Parreros, Cuiloto, Cuiloto 2 et Iguanito. En raison des conditions de violence dans le pays, du conflit armé et des projets d’exploitation sur son territoire ancestral, la communauté hitnü a été déplacée et ne vit actuellement que dans les resguardos de San José de Lipa et La Vorágine. Dans ces espaces se trouvent les communautés de La Conquista, El Romano et La Ilusión (Plan Integral Único de Arauca, 2011).

Population : 441 personnes (2018)

Autres noms : Hitnü- Macaguán « Agualinda » – Hitnü, macaguane, jitnu, macaguán, hutnun

Langue: hitnü ou macaguane de la famille des langues guahibo ou guahiganes et comprenant 2 variantes sans aucune appellation propre. Le première variante serait parlée dans la région du rio Colorado, un affluent de l’Ele et la seconde dans la région du Cuiloto, qui est aussi un affluent de l’Ele. (source)

En 2010, la Cour Constitutionnelle de Colombie a exhorté les entités au niveau central et départemental a accorder une importance particulière à ce peuple risquant d’être exterminé au niveau culturel et physique en raison des conséquences du conflit armé interne. Plusieurs dirigeants ont été tués et des membres de l’ethnie ont été victimes des mines anti-personnel plantées sur leur territoire.

Les llanos d’Ele et de Lipa ont été occupés dans les premières décennies du XXe siècle par des familles des llanos vénézuéliens vouées à l’élevage extensif. Les Hitnü qui habitaient auparavant les zones de selva de la partie supérieure du rio Lipa ont migré vers les rives du rio Ele attirés par les marchandises que des groupes isolés tels que les Chiricoa échangeaient avec les blancs.

A partir des années 1950, ils sont touchés par les processus de colonisation dans le département d’Arauca dus à l’exploration et à l’exploitation de champs pétrolifères.

langues guahibo en bleu foncé
langues guahibo en bleu foncé

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Avant l’évangélisation, les Hitnú appliquaient leurs connaissances astronomiques à la gestion de l’environnement, c’est-à-dire qu’ils prédisaient les phénomènes naturels qui conditionnaient les cycles de reproduction des animaux.

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Ils sont subdivisés en deux moitiés : chupir bone (petit peuple) et tsana bone. Ils croient en un créateur qu’ils appellent Nakuanu tsetseri. Le yopo hallucinogène est consommé rituellement et la boisson fermentée ou chicha de banane plantain, majule, joue un rôle dans la vie sociale.

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Économie

Leurs principales ressources proviennent de la chasse et de l’agriculture itinérante.
Actuellement, leurs principales cultures sont le manioc et la banane. Ainsi que le maïs, les patates douces, les ignames, le tabac, le coton, la canne à sucre. Les champs de culture sont ouverts par l’abattage des arbres et le brûlis. Ils sèment 2 fois par an au début et à la fin des pluies.

Ils pêchent et chassent des tapirs, des pécaris à collier, des pécaris tayassu, les dasyprocta.

Ils récoltent également des fruits de palmiers  et des oeufs d’iguane, élèvent des animaux domestiques, vendent de l’artisanat et des peaux. Certains membres de la communauté se sont adaptés à des tâches commerciales autres que leur propre économie.

L’artisanat est une activité qui génère des revenus sur le marché. Ils fabriquent des paniers « bijao », des budares (planches de cuisson)  à vendre. Ils collectent également la fibre « chiquichiqui » (Leopoldinia piassaba) dans la forêt pour fabriquer des balais et les vendre à des intermédiaires.

Sources :

https://www.onic.org.co/pueblos wikipedia en espagnol, todacolombia

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