Cosmovision Diaguita

Publié le 31 Août 2018

La cosmogonie Diaguita est basée sur le principe de la dualité, selon laquelle l’univers est divisé en deux polarités fondatrices : le haut et le bas (ciel et terre) et le féminin et le masculin. Cette division est autonome dans le monde, dans toutes les choses du monde. Le Créateur contient cette dualité, il est à la fois homme et femme, et son auto copulation est ce qui génère l’humanité. Toutes ses créations sont des hommes et des femmes, de l’humanité, des animaux, des plantes, des pierres.
Sans l’union des sexes, le monde n’a pas de mouvement. Ainsi, le monde qui est ordre et cosmos, contient le chaos d’une manière potentielle, et c’est là, dans cette tension que l’homme a dû vivre, et c’est sa tâche d’empêcher cet équilibre de s’effondrer.

La Terre Mère ou Pachamama qui donne la nourriture et la vie peut aussi devenir une ennemie et produire des cataclysmes ou des maladies. Ils lui ont dédié des sacrifices de sang et l’offrande de la première boisson, de la première bouchée et du premier fruit de la collecte.

A la pluie qui arrose les récoltes, mais qui peut provoquer des inondations, ils offraient des sacrifices sur leurs sites spécialement construits, appelés zupca, qui étaient dirigés par les chamans, prêtres spéciaux qui étaient aussi médecins.

Ils adoraient le soleil qui réchauffe en hiver comme les autres cultures andines, le même soleil qui sèche les champs en été, le tonnerre et les éclairs.

Le Jaguar

Adulé pour sa puissance, le Jaguar, animal à connotations surnaturelles est devenu une figure emblématique, en raison de sa couleur et de sa vigueur associées au Soleil. Ils pensaient que les uturuncos étaient des hommes transformés.

Il était considéré comme représentant l’essence même de la vie et les forces de la nature. Dans la selva, c’est le prédateur ultime ; avec ses mâchoires et ses crocs – omniprésents dans l’art précolombien – il met fin à la longue chaîne de transformations alimentaires, en extrayant et en stockant la substance vitale de toutes les autres formes vivantes. L’importance de la chasse ou de la lutte contre le jaguar est ainsi comprise. Ce n’est pas sa chair qui est poursuivie, mais son pouvoir. Cependant, l’Inca Garcilaso raconte que les Incas « se laissaient tuer  » par lui lorsqu’ils le trouvaient et qu’en général ils ne le chassaient pas.

Déjà à l’époque culturelle d’Aguada (650 – 900 ap. J.-C.), l’obsession pour le félin était évidente dans de nombreux objets d’usage rituel, comme les céramiques, les disques et haches en bronze, les tissus, les sculptures sur pierre et bois, les mortiers, les tablettes pour cebil (anadenanthera colubrina) et les pipes.

Les plaques de bronze de la culture Aguada peuvent être considérées comme des icônes qui reproduisent la conception du cosmos andin.

La bipartition entre le Ciel et la Terre est la manifestation primordiale de la dualité et s’exprime non seulement dans l’art mais aussi dans l’organisation sociale, la conception du paysage, la distribution des biens et d’autres manières dans lesquelles le haut et le bas jouent comme des opposés complémentaires.

Les serpents et les sauriens, symboles du « monde d’en bas », sont toujours représentés dans la moitié inférieure. Les félins ainsi que les oiseaux représentant le « Hanan Pacha » sont placés sur le dessus.

Représentation en bronze du Soleil, utilisée pour les rites associés à l’agriculture.

Art funéraire

Quand un diaguita était malade et sur le point de mourir, ses proches veillaient sur lui au milieu de libations abondantes. Ils comprenaient cela comme une défense des forces du mal qui le menaçaient. Les cérémonies d’inhumation duraient huit jours, puis la maison était brûlée pour empêcher son retour. Comme pour eux il n’y avait que la mort violente, toute mort était censée être provoquée.

Obsèques Diaguita

 Ils vénéraient leurs ancêtres et les préparaient à la vie dans l’au-delà. Les enfants étaient enterrés dans des urnes. Les adultes généralement dans les cistas (fosses avec des murs de pierre et recouverts d’une pierre plate), leurs corps étaient fléchis en position fœtale. Ils étaient enterrés avec des ushutas (chaussures en cuir ou sandales avec laine ou lacets en cuir), des onkus, des ornements, des ponchos, des armes, des pots, de la nourriture et des boissons. L’accompagnement dépendait de l’importance du personnage.

L’âme devenait une étoile, l’intensité de son éclat dépendait de la grandeur de chaque être.

Les images ci-dessus, tirées de « Las sepulturas de los Indios Diaguitas Chilenos » de Francisco Cornely, montrent différents types d’enterrements, la partie inférieure gauche est une esquisse de l’un des six enterrements trouvés avec le corps allongé sous le corps d’un lama, accompagné d’autres offrandes.

A droite, le défunt est placé dans le trou d’un arbre. Selon les chroniqueurs, ils ont pleuré pour lui « toute une journée ».

sources 

Reflejos de la cosmovisión originaria. Arte indígena y chamanismo en el Noroeste argentino prehispánico.
Ana María Llamazares y Carlos Martínez Sarasola.

Nuestros paisanos los indios. Carlos Martínez Sarasola. Emece. 2005

traduction carolita du site Pueblos originarios

Cosmología Diaguita