
À quelques exceptions près, les Chachapoyas, tout au long de leur trajectoire culturelle, ont développé deux modèles funéraires pour enterrer leurs défunts importants : le mausolée (chullpa en langue aymara ou pucullo en quechua) et le sarcophage (purunmacho, celui qui vit en veillant sur les rochers)
Les sarcophages se trouvent dans les zones situées sur la rive gauche du rio Utcubamba. Ils présentent des caractéristiques différentes en termes de taille et de finition. Certains font 2,5 mètres de haut, tandis que d’autres ne dépassent guère les 60 cm. Certains sarcophages présentent les contours d’une personne, d’autres sont une sorte de bouclier convexe qui enferme les cavités funéraires creusées dans les parois rocheuses. Les plus élaborés ont des masques de tête, qui peuvent se trouver sur la poitrine, le ventre ou le couronner ; dans certains d’entre eux, un crâne humain était placé au sommet.
L’extérieur était généralement décoré d’une sorte de manteau, et chaque sarcophage contenait un seul défunt enveloppé dans un tissu et entouré d’offrandes, qui avait été préalablement momifié.
Les sarcophages ont été construits in situ, dans des grottes creusées en haut des falaises du bassin de l’Utcubamba. Certaines grottes n’abritaient qu’un seul sarcophage, mais le plus souvent plusieurs.

Les sarcophages de Karajía

Carajía ou Karajía, parmi les différents sites funéraires avec sarcophages, est l’un des mieux conservés et des plus étudiés, ci-dessous vous en trouverez d’autres.
Les sarcophages de Karajia sont dans un excellent état de conservation en raison des difficultés d’accès qui ont empêché leur profanation. Ils se trouvent dans la province de Luya, dans une grotte située au sommet d’une paroi rocheuse qui descend verticalement sur 300 mètres jusqu’au fond du ravin d’Aispachaca.
Connus depuis des temps immémoriaux par les habitants, leur étude scientifique a commencé en 1984 avec les expéditions menées par Federico Kauffmann Doig 1, qui en arrivant sur le site a constaté que personne ne l’avait approché depuis plus de 500 ans.
Les sarcophages de Carajía simulent des statues majestueuses de personnes de haut rang qui, debout, surveillent leur environnement. Certains d’entre eux mesurent jusqu’à 2,5 mètres de haut. Il est intéressant de noter que le corps de type humain des sarcophages semble évoquer, dans le même temps, les contours d’un phallus.
Il y a quatre groupes de sarcophages ainsi que quelques solitaires, le groupe 1 est le plus visible, non seulement du ravin de Carajía, mais de tous ceux qui nous ont été légués par les Chachapoyas.
Les sarcophages du groupe 1 étaient décorés de lignes tracées en deux tons de rouge, sur l’engobe blanc qui recouvrait la couche d’argile utilisée pour leur fabrication.
El Tigre

A l’intérieur, ils abritent des momies d’enfants. Le site se trouve sur une falaise du cerro d’El Tigre, à 2928 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il y a quatre groupes, celui du haut avec six et celui du bas avec 14 sarcophages.
Lengache

Les sarcophages présentent différents types de capsules funéraires. Le site compte plusieurs groupes, dont certains sur des plates-formes en plâtre peint. De nombreuses peintures rupestres rouge foncé sont visibles sur les murs.
Sholon

Le site est situé dans le ravin de Yorán, au nord de la ville de Colcamar. Sur le versant droit se trouvent plusieurs enceintes circulaires, sur le côté droit se trouvent cinq sarcophages.
Les tombes, qui contiennent une seule personne décédée, reposent sur des plates-formes en pierre construites avec de petits cailloux rocheux liés par de la boue.
1 Federico Kauffmann Doig
(Chiclayo, Pérou, 20 septembre 1928)
Anthropologue, archéologue et historien péruvien.
Il a occupé les postes de directeur du musée d’art, de directeur général du patrimoine monumental et culturel national et de directeur du musée national d’anthropologie et d’archéologie et d’histoire du Pérou.
Conférencier universitaire et auteur d’ouvrages sur l’archéologie et l’histoire. Il a apporté de grandes contributions à l’étude des cultures précolombiennes, notamment les Chavín et les Chachapoyas.
traduction caro du site Pueblos originarios.com
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