
Mexique, Guerrero
Autre nom : Tlacozotitlán
Au confluent du rio Balsas et du rio Amazuac, près de Copalillo
Périodes : préclassique ancien et moyen, 1500 à 200 avant JC
Signification du nom du site : endroit du temple du jaguar en nahuatl
Découverte : 1983 par l’archéologue Guadalupe Martínez Donjuan qui avait eu vent de pillages archéologiques sur un site inconnu.
Superficie : 280 hectares
Premières traces d’occupation : 1250 avant JC
Apogée du site : 1000 à 700 avant JC
3 phases d’occupation
VIDEO Preclásico. Teopantecuanitlán, Guerrero (INAH)

Teopantecuanitlan dans le cadre des sites archéologiques du Préclassique moyen au Mexique. CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1702875
Teopantecuanitlán était le centre d’une région comprenant Oxtotitlán, Juxtlahuaca, Xochipala, Zumpango del rio et Chilpancingo.
C’était un centre civico-religieux qui maintenait un pouvoir régional de l’an 1250 à l’an 600 avant JC.
Il se distingue par un art monumental de style olmèque intégré dans l’architecture.
Sans aucun doute, l’une des pièces les plus importantes est une tête aux traits olmèques de dimensions inférieures à celles trouvées sur la côte du golfe du Mexique, malheureusement très abimée mais il est possible de distinguer les traits caractéristiques des têtes colossales.


Il y a 3 groupes de monticules, A, B et C et des zones résidentielles, un patio en contrebas.
Dans la zone A se trouve la structure la plus connue du site parfois appelée El Recinto en espagnol, elle est 2 mètres en-dessous du sol.
Il y a eu 4 phases de construction, les premières en structures d’argile et au cours de la 4e phase, les murs du patio sont munis de parement de blocs de travertin assemblés sans mortier.
Situés sur les côtés est et ouest du patio se trouvent les monolithes en forme de T renversé sculptés à l’effigie d’un were-jaguar de style olmèque caractéristique. Chaque figure a les yeux en amandes, les lèvres aux commissures tournées vers le bas et brandissent une torche dans leur main. Les monolithes pèsent de 3 à 5 tonnes.

un des monolithes https://fr.wikipedia.org/wiki/Teopantecuanitl%C3%A1n#/media/Fichier:Teopantecuanitlan_monolith.svg
Plusieurs interprétations ont été faites sur ces monolithes :
Pour Guadalupe Martínez Donjuan, elles indiquent les solstices et les équinoxes.
Pour Karl Taube, ce sont les représentations du dieu Olmèque du maïs.
Pour Kent Reilly ce sont les montagnes sacrées aux 4 coins de l’univers.
Au dos du monolithe 2 sont gravés une fleur et 2 barres : si une barre correspond au chiffre 5, il pourrait s’agir d’une inscription calendaire « 10-fleur ».
La fonction du patio a fait l’objet de spéculations.
Selon Taube, grâce au système de drainage formé par les pierres en forme de U dont il est équipé, le patio aurait pu servir de rituels de fertilité au cours desquels il aurait été rempli ou vidé d’eau.
Les 4 monolithes, selon lui, et les 2 banquettes de ce qui semble être un terrain de jeu de balle miniature au milieu du patio forment un motif « 4 points + 1 barre ».
Le site abrite également le plus ancien barrage mésoaméricain connu construit vers 1200 avant JC avec des roches brutes non taillées. Des canaux constitués de grandes dalles de pierre plates étaient également présents. Le revêtement de ces canaux profitait à la domestication des plantes en tant que moyen d’irrigation. Ils prévenaient les dommages dus à l’érosion, la perte d’eau et servaient d’égout.

Ce site est également le premier en mésoamérique à utiliser la caractéristique architecturale de voûte à encorbellement. Cette voûte permettait de hauts plafonds sans utiliser de pierre de taille trapézoïdale. Elles étaient utilisés dans les structures anciennes comme tombes de l’élite et dans les temples.
La société teopantecuanitlán n’était pas égalitaire sinon de telles structures n’auraient pas été construites. Il y avait un chef en place pour superviser la construction de ces structures et pour instruire les ouvriers et s’assurer que les ressources nécessaires étaient disponibles.
Connexions Olmèques
L’influence olmèque est visible dans de nombreux monuments. En plus des 4 monolithes importants mentionnés, des artefacts de style olmèque ou d’influence olmèque ont été trouvés sur tout le site.
Selon Guadalupe Martínez Donjuan, les racines de la culture olmèque se trouvent à Teopantecuanitlán et un groupe dissident l’a quitté pour coloniser ce que nous appelons « le cœur olmèque ». Cette hypothèse a déjà été formulée par Miguel Covarrubias en 1946.
Sources : wikipedia, INAH.gob.mx, reconociendo mexico