Guatemala : Le peuple Achi

Guatemala : les Achi

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Peuple autochtone du Guatemala qui descend des Mayas et qui représente l’un des 21 peuples mayas du pays.

Localisation

Baja Verapaz : municipalités de Cubulco, Rabinal, San Miguel, Salamá, San Jerónimo, Punulhá, Granados, Chol.

Alta Verapaz : Chisec, Fray Bartolomé de Las Casas.

Population : 105.992 personnes

Langue : achi étroitement liée à la langue quiché. Il y a deux dialectes : le rabinal achi parlé dans la région de Rabinal et le cubulco achi parlé dans la région de Cubulco.

Guatemala : les Achi

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La communauté achi était autrefois appelée rabinaleb. Ils occupaient une place d’importance au sein du groupe quiché mais ils étaient indépendants. Leur principale divinité était Tohil. Leurs propres terres étaient dans Tzamaneb’.

Entre 1350 et 1400, Rabinaleb conquiert la communauté de Rabinal et les Achi s’y installent.

A Cubulco il existe des sites archéologiques peu visités tels que Belejab’Tzaq, Chilu, Pueblo Viejo.

Au moment de la conquête espagnole, une seule région n’était pas encore conquise, Tezulutlán. C’est Fray Bartolomé de las Casas qui est chargé d’assurer la christianisation des indiens et il y amène des frères dominicains pour les évangéliser et interdit la présence d’encomiendas espagnoles. Cette campagne s’appellera « la conquête pacifique de Verapaz ».

Les guides spirituels sont les achi j g’iji.

Ce sont des sages considérés qui peuvent maintenir un équilibre entre le sacré et le quotidien.

Les maladies sont considérées comme une démonstration d’un déséquilibre entre l’émotionnel et le spirituel d’une personne.

La vie est un ensemble regroupant des énergies et composée des 4 éléments essentiels que l’on connaît.

Mais à ceux-ci les Achi rajoutent un élément qui est Kjiup, une colline située dans la vallée d’ Urram à Rabinal. Ici vivent les nahuals et les ancêtres des Achi qui prennent soin d’eux.

Guatemala : les Achi

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Les femmes portent des tenues caractéristiques selon les municipalités et sont facilement identifiables

Elles ont la tenue traditionnelle des femmes mayas à savoir le huipil, une jupe nommée corte qui est une jupe portefeuille enroulée autour de la taille et tenue par une ceinture brodée. La jupe a des bandes verticales de différentes couleurs (rouge, vert, bleu, jaune). Chaque couleur a une signification propre.

Artisanat

Les femmes tissent sur des métiers à tisser traditionnels. Ceci représente une activité d’importance est e réalise sur des métiers à tisser de ceinture. Elles y fabriquent les tissus qui sert à confectionner les huipils, les jupes, les serviettes, les nappes etc…. les connaissances sont transmises de mère en fille.

Les achi font des poteries utilitaires ainsi que des tuiles pour couvrir les maisons. En une journée, un artisan peut fabriquer 250 tuiles avec les matériaux locaux.

Leur activité principale est néanmoins l’agriculture avec la culture des deux aliments principaux, le maïs et les haricots.

Guatemala : les Achi

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Le rabinal achi

Ce ballet de théâtre en langue achi est une danse reconnue à l’échelle nationale et internationale et même reconnue en tant que patrimoine culturel par l’Unesco.

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi – coco Magnanville

Guatemala : les Achi

A Xococ, les habitants exhument les corps ou ce qui reste des massacres qui ont eu lieu dans les années 80. image

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi

Le Rabinal achi est un drame dynastique maya du XVe siècle qui est dansé le jour de la Saint Paul (patron éponyme) à Baja Verapaz au Guatemala le 25 janvier de chaque année.

La colonisation puis le conflit armé des années 80/90 qui était au cœur des départements de Rabinal et K’iché ont presque failli venir à bout de cette danse traditionnelle.

Ce qui a motivé son inscription sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l’Humanité en 2008.

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi

image Kayjub Rabinal

Il s’agit d’un récit en quatre actes relatant les luttes de pouvoir entre deux centres politiques Rabinal et Quiché.

C’est un rare témoignage des traditions préhispaniques qui se nourrit des mythes des habitants de Rabinal et de thèmes populaires et politiques s’exprimant à travers les masques, la musique et la représentation théâtrale.

image unesco

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi

Les vers élaborés témoignent également de l’existence d’une littérature préhispanique sophistiquée.

La tradition orale du théâtre dansé Rabinal achi par la poésie, la chorégraphie, la musique, les masques et les costumes transmet l’histoire maya, la mythologie et le symbolisme de la communauté. C’est l’un des rares textes culturel autochtone qui ne reflète pas la contamination culturelle si typiquement trouvée dans tous les autres textes survivants des peuples d’Amérique.

Ce sont les confréries locales (cofradias) chargées de la gestion communautaire qui organisent la danse.

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi
L’histoire

Il s’agit d’un conflit entre deux entités régionales importantes de la région au XIVe siècle : Kajyub, capitale de la région de Rabinaleb et les quichés de la région de Utatlan, la danse est présentée dans un contexte de villages mayas.

Le prince quiché (k’iché achi) est capturé et jugé car il a tenté d’enlever des enfants de Rabinaleb ce qui constiture une grave violation du droit maya.

En dansant les vivants entrent en contact avec les morts, les « rajawales » qui sont représentés par des masques.

La tradition du théâtre dansé Rabinal achi

image unesco

Les personnages :
  • Les deux princes Rabinal achi et K’iché achi
  • Le roi de Rabinaleb, Job’Toj
  • Son serviteur Achij Mum Achij Mu Ixoq Mun qui a des traits féminins et masculins
  • La mère aux plumes vertes Uchuch Q’uq’ Uchuch Maxon
  • 13 aigles et 13 jaguars qui sont les guerriers de la forteresse de Kajyub

Les chorégraphies des danses répondent à des schémas précis suivant une composition spéciale préparant aux différents moments de la présentation : certaines danses montrent le mouvement d’un serpent, d’autres mettent en place les personnages selon la présentation du conflit.

La musique est jouée par trois musiciens à l’aide de tambours, trompettes et cymbales. Les rythmes et harmonies sont complexes et changeantes selon l’entrée en scène des personnages.

Les masques précolombiens sont confectionnés par des artisans de Rabinal et les coiffures (tocados) sont empruntées à des références symboliques

Sources : unesco, wikipédia,

Les Achi, victimes d’actes génocidaires

Le peuple a subi plusieurs massacres au temps de la guerre civile (dictature) dont la terre ancestrale des Achi, Plan de Sanchez était au coeur.

En 1982, des soldats et des paramilitaires massacrent 256 personnes, des femmes (qui seront violées auparavant), des enfants, des vieillards, des nouveau-nés.

Les survivants seront obligés le lendemain de creuser des fosse pour enterrer les restes calcinés des victimes.

A Rabinal a eu lieu plusieurs massacres suite aux opérations de guérilla dans la région et en représailles.

Le 15 septembre 1981, massacre de plusieurs centaines d’habitants alors qu’ils étaient rassemblés pour la fête de l’indépendance.

D’autres villages alentour dont Rio Negro seront décimés de leur population ce jour-là.

Les massacres ont eu lieu surtout entre 1981 et 1983 lors de la guerre civile et sont commandités par les généraux romeo lucas garcia et rios montt afin de contrer la guérilla marxiste implantée sur l’Altiplano et sur ce terrain peuplé d’indigènes mayas.

Cette politique causera plus de 200.000 morts dans tout le pays.

Selon la commission pour la vérité historique, au moins 626 villages mayas seront victimes de massacres et détruits. 1.5 millions de personnes (amérindiennes en partie) seront déplacées, 150.000 se réfugieront au Mexique voisin.

Dans les 200.000 assassinats, il y a une bonne partie d’indigènes Achi et Ixil.

Les massacres de Río Negro

Entre 1980 et 1983 plusieurs massacres d’indigènes Achi auront lieu dans le village de Río Negro et ses alentours et plus de 440 mayas seront tués en tout.

Les massacres à Río Negro coûteront la vie à 5000 personnes, ces massacres sont connus sous le nom de massacres de Río Negro.

Sources : wikipédia, leoprensalibre, cet article du monde pour la partie du génocide :

http://www.lemonde.fr/international/article/2012/07/12/au-guatemala-les-plaies-a-vif-de-la-guerre-civile_1732841_3210.html

Dictionnaire ACHI

VIDEO La tradition du théâtre dansé Rabinal Achí

Articles complémentaires

LE PEUPLE K’ICHE’

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