Mexique : Le peuple Cucapá

Publié le 23 Avril 2013

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Ethnie de l’état de Sonora à la frontière des USA qui regroupe environ 344 individus à San Luis Rio Colorado.

Cette ethnie est quasiment éteinte.

C’est un ancien peuple de nomades, chasseurs cueilleurs qui brûlaient leurs morts avec leurs biens et leurs maisons. Ce peuple est vieux de plus de 9000 ans.

En octobre 2006, l’autre campagne, la otra campana de l’EZLN s’est occupée de cerner les problèmes des Cucapa liés au domaine de la santé, de l’éducation, du logement et le sous-commandant Marcos à mis en place en 2007 un camp d’appui de mars en mai pendant la saison de la pêche.

Cosmogonie

L’histoire des Cucapás commence lorsque Cepa et Commat étaient sous l’eau. Alors qu’ils songeaient à la façon dont ils allaient sortir de l’eau, Commat a commencé à fumer et ils se sont échapés avec la fumée. Ils ont commencé à tout créer et ont asséché cette terre. Cepa a fait le soleil mais il ne brillait pas. Commat a décrété que ce serait la lune et a fabriqué le soleil que nous connaissons. »

Ils étaient divisés en quatre groupes dont chacun avait un dieu attitré ( les dieux étaient des éléments naturels tels le soleil, l’océan ou bien encore la lumière ).

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La langue

Le cucapà est une langue menacée qui compte 500 parlants situés au Mexique et
aux USA. Au Mexique, dans la région de la Basse Californie, il n’y a que 178
personnes qui la parlent. Traditionnellement les cucapà cultivent le maïs et se
consacrent à la chasse, à la cueillette et à la pêche. Ils naviguaient sur des radeaux rudimentaires sur le Rio Colorado une rivière tumultueuse qui à présent est asséchée.

Ils étaient de fins connaisseurs des herbes médicinales et leur utilisation.

Leurs traditions sont néanmoins toujours présentes au travers les croyances et les rites.

Par exemple ils vouent une cérémonie à la montagne nommé Huixpa, la montagne de l’aigle.

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La dépossession des terres

Le gouvernement du Mexique à fait de leurs terres une réserve naturelle et empêchent les cucapa de vivre de la pêche qui est leur unique activité de subsistance.

Pour autant les grands groupes de pêche s’en donnent à coeur joie et chaque jour des camions chargés pillent l’océan. Ces gros volumes de pêche de plus cassent le prix du poisson sur les marchés.

Les cucapa pêchent sur une période de deux mois et demi de l’année, surtout une sorte de poissons qu’ils appellent la curvina.

Ils sont confrontés également au desséchement de leurs terres suite à toutes les constructions de barrages sur le Rio Colorado aux EU fournissant l’eau aux américains.

Pour vivre il ne leur reste donc qu’à vendre leur force de travail mais la pêche est leur vie et ils veulent continuer de vivre sur leurs terres de leurs traditions.

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 Les Cucapas et le sous-commandant Marcos 

Sources : rêve mexicain

mise à jour le 15/10/2013

CUCAPA

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Traduction carolita de l’article de l’INPI (Mexique)

Autodénomination et tronc linguistique

Ils se font appeler Xawiƚƚ Kwñchawaay, qui se traduit par « les gens du fleuve », également Kuapá ; d’autres sources mentionnent qu’ils se font appeler es-pei, ce qui signifie « celui qui vient », « celui qui arrive ». Parce qu’ils se sont historiquement installés sur les rives du fleuve Colorado, les autres groupes Yuman les identifient comme « los rieños« . Leur langue appartient à la famille des langues cochimi-yumana.

Langue

Le cucapá ou kuapá est une langue qui appartient à la famille cochimí-yumana, elle n’a pas de variation interne. Elle est parlée dans les états de Basse-Californie et de Sonora. Le recensement de 2010 a enregistré 145 personnes parlant la langue cucapá. Malheureusement, c’est une langue qui risque fort de disparaître.

Localisation et zone écologique

Les Cucapá ont historiquement habité la vallée de Mexicali, située dans le coin nord-est de l’État de Basse Californie, qui comprend des parties du delta du fleuve Colorado. Les chaînes de montagnes Cucapá et El Mayor sont également situées dans la région. Son climat est principalement désertique, avec des températures pouvant atteindre 50 degrés en été et des précipitations de seulement 70 millimètres.
Ils vivent principalement dans les villes de Cucapá Mestizo et Cucapá El Mayor, dans la municipalité de Mexicali, en Basse Californie, et à Pozas de Arvizu et au siège municipal de San Luis Río Colorado dans l’État de Sonora ; tandis que leurs parents Cocopah vivent principalement à Somerton, en Arizona, aux États-Unis.
La flore de la zone est de type désertique comme les cactus, sahuaro, nopales, cardón, choyas, cirios et cachanillas. La faune est composée de cerfs, de pumas, de coyotes, de lapins, de mouflons, de serpents à sonnettes, de lézards et d’oiseaux tels que les aigles, les géocoucous, les cailles, les faucons et les hiboux. Sur le territoire Cucapa, on trouve des minéraux tels que le graphite, la chaux, le gypse, le cristal de roche, le soufre et les matériaux pierreux.

Histoire

Pendant des siècles, le peuple Cucapá s’est consacré à la chasse, à la cueillette, à l’agriculture et à la pêche en rivière. Le premier contact avec les européens a eu lieu en 1541 lorsque le capitaine espagnol Hernando de Alarcón a navigué le long de l’embouchure du fleuve Colorado et a observé plusieurs tribus, parmi lesquelles les Cucapás. En 1605, Francisco de Escobar et Juan de Oñate visitent quelques rancherias dans cette même ville. Au XVIIIe siècle, on a tenté de les évangéliser, mais sans succès.
À partir du XIXe siècle, plusieurs événements ont influencé leur mode de vie, en raison de l’établissement de la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Au début du XXe siècle, avec l’arrivée de la Colorado River Land Company, une partie de leur territoire a été transformée en champs de coton ; en 1935, la construction du barrage Edgard Hoover sur le fleuve Colorado a entraîné l’abandon de l’agriculture, qui dépendait de la crue du fleuve ; en 1937, l’exécution de la réforme agraire les a intégrés à une vie sédentaire et a diminué leur territoire ancestral ; enfin, en 1993, la déclaration de la réserve de biosphère du haut golfe de Californie et du delta du Colorado a permis de limiter leur utilisation des ressources de pêche.

Organisation sociale

Auparavant, leur organisation sociale comprenait la division en clans ou en lignées, qui étaient patrilinéaires et exogènes, chacun d’eux étant associé à un totem. Chaque clan avait un chef qui gardait le contrôle du groupe, à des fins guerrières, mais il pouvait aussi exercer des activités chamaniques et des chants rituels.
Aujourd’hui, seules des traces de ces appellations claniques sont conservées dans les noms de famille adoptés par les Cucapá, comme Wilson, Tambo, Laguna et Davis, dont certains comprennent l’adoption de noms de famille d’origine américaine.

Autorités

Dans les années 1990, le poste de chef traditionnel a été créé. Comme il existe trois régions occupées par les Cucapá (Basse Californie, Sonora et Arizona), chacune d’entre elles est gouvernée par un chef traditionnel, qui les représente, les guide et leur transmet les us et coutumes.
Dans le cas du Mexique, les autorités agraires constituent un autre type de représentant en vigueur. Depuis 1997, Sonora a également un conseiller  indigène qui représente tous les peuples indigènes installés dans la municipalité de San Luis Río Colorado. Cette autorité est élue par l’assemblée.

Religion et cosmovision

Depuis l’époque de leurs ancêtres, ils ont une croyance animiste : ils adorent le soleil, la mer, le fleuve. Le scarabée a également un rôle important, car c’est lui qui veille à l’entrée de l’au-delà et qui décide du destin des âmes. Ils ne professent pas de religion particulière et vivent ensemble avec des catholiques et des protestants sans aucun problème. Ils ont plusieurs lieux sacrés comme la Montagne de l’Aigle.

Activités productives

Les anciens cucapas vivaient de la chasse, de la pêche en rivière et de la cueillette de graines et de fruits sauvages. Ils cultivaient du maïs, des haricots, des courges et des pastèques. Actuellement, la pêche est leur principal moyen de subsistance, car en raison de la présence de barrages dans la partie supérieure du bassin et de la dérivation des affluents du fleuve Colorado, les Cucapá ont abandonné l’agriculture.
Les modifications de leur écosystème et les réglementations concernant l’accès aux ressources qu’ils utilisaient traditionnellement ont provoqué des migrations vers les États-Unis et d’autres endroits de la vallée du Mexicali.
À Pozas de Arvizu, la plupart des jeunes et des adultes sont employés dans des usines agro-industrielles et de transformation alimentaire installées dans la vallée de San Luis Río Colorado, tandis que d’autres travaillent dans le secteur des services dans la capitale municipale.
Actuellement, les professionnels appartenant à ce peuple indigène ont réussi à s’intégrer dans divers secteurs du travail.

Fêtes

Les fêtes étaient célébrées autour du cycle de vie des individus, comme celle de la puberté des femmes, dans laquelle la mère apprenait à sa fille à prendre soin de son corps ; en outre, elles accomplissaient différents rituels parmi lesquels l’interdiction de certains aliments. Une autre cérémonie a lieu lorsqu’une personne meurt, au cours de laquelle pendant plusieurs jours, ils veillent sur le défunt avec des danses et des chants exprimant leur douleur. Lors de ce rituel, la maison du défunt était brûlée avec tous ses biens. Aujourd’hui, seule la maison est abandonnée ou, si les matériaux le permettent, elle est démantelée dans le but d’en construire une nouvelle.
Les quelques fêtes dédiées au saint catholique sont célébrés selon le calendrier rituel, comme celui dédié à San Francisco le 4 octobre, cette fête est associée à des rites de fertilité de la terre.
Depuis 2003, les Cucapá ont convenu d’organiser une célébration annuelle, appelée Encuentro de las Nacionas Cucapáh, qui rassemble les habitants de El Mayor, en Basse-Californie, et de Somerton, en Arizona, et qui comprend des danses, des chants traditionnels, la vente d’objets d’artisanat et des offrandes alimentaires.

Gastronomie

Leur régime alimentaire était composé d’espèces aquatiques provenant de la mer, de la lagune de Cahuilla et du fleuve Colorado, ainsi que de produits issus de la chasse, de la cueillette et de l’agriculture.
Leurs repas quotidiens étaient à base d’atole et d’eau fraîche préparée à partir de gousses sèches. Ils mangeaient des racines de tule, des cocons de biznaga et du blé sauvage. Ils ont également incorporé du maïs rôti et un plat appelé chuwi, qui est préparé avec du mulet d’eau douce.

Vêtements traditionnels

Les femmes portaient des pectoraux faits de coquillages et de perles d’argile et une jupe en écorce de saule. Les hommes portaient des pagnes faits d’écorce de saule, et sur leur tête ils portaient des plumes de hérons qui vivaient sur le fleuve Colorado. Aujourd’hui, le costume traditionnel a été remplacé par des vêtements de type occidental.

Activité artisanale

L’artisanat consiste en la fabrication de pots en argile et l’élaboration de différents objets en perles de rocaille et paillette aux motifs ancestraux. Les femmes fabriquent également des poupées en feutre, vêtues de vêtements traditionnels, soit en tenue de tous les jours et avec des pectoraux, soit en tenue de danseuse. Certains hommes fabriquent des objets tels que des bâtons de jeu, des arcs et des flèches.

ART

Musique ou danse

Les chants du kuri kuri font partie de leur tradition musicale. Lorsqu’ils sont exécutés, ils évoquent les animaux du désert et des montagnes. Aujourd’hui, avec d’autres peuples Yuman, ils participent chaque année à des célébrations au cours desquelles ils chantent les chants qui expriment des passages de la création, la lune et ses cycles.
Le kuri kuri est interprété par un chanteur, devant lequel les participants dansent au rythme des chants et du jalma, un instrument avec lequel le chanteur est accompagné. Le jalma est fabriqué à partir d’une gourde dans laquelle sont insérées des pierres et des graines, et il est tenu par une poignée en chêne.
Les danseurs exécutent des mouvements vers l’avant et vers l’arrière, entrelacés épaule contre épaule. Plusieurs rythmes peuvent être identifiés : kuñmi ou « petit oiseau », qui se danse en avant et en arrière en suivant le rythme du corps ; jmsir, qui consiste en un double pas, reposant alternativement sur l’un ou l’autre pied ; xacualmech, qui se danse en saut ; et numuth, qui consiste à balancer le corps d’avant en arrière ou à le tourner.

Médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle est principalement pratiquée dans le cadre domestique. Peu de gens ont la connaissance de la médecine traditionnelle avec laquelle ils soignent, grâce à des plantes médicinales obtenues auprès des communautés, la grippe, les maux d’estomac, les douleurs rénales, les maladies des voies urinaires, l’indigestion, la diarrhée, l’asthme, les maux de tête et les troubles menstruels, entre autres.

PHOTOGRAPHIES

Articles complémentaires

Mexique : Le paysage culturel des Pai Pai, Kiliwa et Cucapa. Sites cérémoniels yumanos – coco Magnanville

Naviguer à contre-courant. Cucapás et législation environnementale

Tzam trece semillas : La santé dans les communautés Cucapa

Contes animés en langue indigène (et traduits) – Les Cucapas : L’origine des montagnes

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