Bolivie /Pérou : Le peuple Ese-Eja

Publié le 27 Novembre 2015

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Ou Chama (considéré comme péjoratif).

Ethnie de la Bolivie amazonienne qui vit le long du rio Beni, municipio d’Ixiamas province d’Abel Iturralde, La Paz. Une petite partie vit dans les départements de Pando et Beni.

Au Pérou dans le département de Madre de Dios.

Langue : ejja de la famille des langues tacananes

La plupart des Ejja vivent à Portachuelo, Bajo et Villenueva et ont accès à l’éducation et la santé.

Les terres de la réserve sont partagées avec les peuples Tacana et Cavineño. Ils ont un titre de propriété collective.

Une grande partie vit en semi nomadisme au bord des rivières.

Population : 2180 personnes (2001)

Peuple aux origines nomades considéré comme un peuple de la rivière qui vivait dans des campements temporaires le long des berges des rivières.

De Definir – Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=103845525

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Histoire

 A l’époque de l’empire Inca : il semble qu’ils aient migré vers le nord ce qui les a conduit à quitter les forêts pour les savanes amazoniennes.

– Jusqu’au XXe siècle : le territoire était limité par les rivières Tambopata et Malinowski à l’ouest, Madre de Dios au nord, Madidi et ses affluents à l’est, des contreforts des Andes au sud.

 Depuis les années 20 : mouvements de migration du nord à l’est à la périphérie de la ville de Riberalta.

– 1940 : Les premières associations d’évangélistes contactent les Esse Ejja dans la région de Rurrenabaque.

 Dans les années 60 : sédentarisation sous l’action des missionnaires évangéliques

Les entreprises extractives de caoutchouc sont responsables de la quasi disparition de l’ethnie. Cela se termine par des guerres internes et aves d’autres peuples autochtones.

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Ressources

Chasse uniquement l’affaire des hommes qui détiennent de grandes connaissances de l’environnement mais également des habitudes de chaque animal.

La pêche a remplacé la chasse en tant que ressource en protéines et cette activité se déroule en famille, même les enfants et les anciens y participent. Sont utilisés les pièges, les arcs et flèches et les lances.

Récolte des fruits, du miel, des plantes comestibles.

Culture de bananes dont ils connaissent une vingtaine de variétés. Ce fruit tient une place importante dans leur culture et elle est à l’origine de mythes.

Elevage d’animaux.

Récolte des noix du Brésil pour la vente.

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Cérémonies

La fête eshasha poi

Les âmes des ancêtres et des maîtres de la nature sont invités dans les villages des hommes avec présence de chicha de banane afin de renouveler les liens sociaux entre les vivants et les esprits de la forêt.

Organisation sociale

Les groupes sont constitués de plusieurs familles élargies. Les hommes les plus âgés détiennent l’autorité mais à première vue, celle-ci n’est pas trop autoritaire et parfois le pouvoir est donné à des personnes en dehors de la famille pour maintenir une sorte d’ordre interne

Le couple dès son mariage vit avec la famille de la femme jusqu’à la naissance du premier enfant, parfois du deuxième.

source pueblos indigenas

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Le peuple Ese-Eja au Pérou

Traduction carolita 15/06/2020 de l’article du site BDPI, cultura gob.pe

Description générale


Aussi connu sous le nom de Huarayo, ce peuple s’appelle Ese Eja, un nom qui peut être traduit par « gens » ou « vrais personnes« .

Dans notre pays, les Ese Eja sont le seul peuple indigène dont la langue appartient à la famille linguistique Tacana. Traditionnellement, ces personnes habitaient une grande partie du bassin du rio Madre de Dios et du rio Beni entre le Pérou et la Bolivie.

Le peuple Ese Eja vit principalement dans le département de Madre de Dios. Selon les résultats du recensement national de 2017, 440 personnes se sont identifiées comme faisant partie du peuple Ese Eja au niveau national en raison de leurs coutumes et de leurs ancêtres ; et 212 personnes ont déclaré parler la langue Ese Eja en raison de la langue ou de la langue maternelle avec laquelle elles ont appris à parler dans leur enfance, ce qui correspond à 0,004 % du nombre total de langues autochtones au niveau national. En outre, selon les données obtenues par le ministère de la culture, la population des communautés du peuple Ese Eja est estimée à 953 personnes.

Autres dénominations

Ese’ejja, Huarayo, Tiatinagua

Peuple amazonien.

Références géographiques

Rio Tambopata, rio Madre de Dios

Histoire

L’histoire du peuple eja n’a guère été documentée (Chavarría 2008). Néanmoins, on sait que ce peuple a établi des contacts avec les populations andines à l’époque de l’empire inca, probablement dans la vallée du rio Beni (aujourd’hui en territoire bolivien) et pendant les gouvernements des Incas Sinchi Roca et Yahuar Huaca (Arbaiza 2008, Zeleny 1976).

À partir de 1567, les espagnols entrent dans le territoire occupé par les Eja, d’abord avec l’expédition de Maldonado dans la partie supérieure du rio Madre de Dios, puis avec l’expédition du prêtre Domingo Alvarez de Toledo. Vers la fin du XVIe siècle, un groupe de chroniqueurs, de voyageurs et de missionnaires ont révélé des informations sur l’existence de ce peuple (Arbaiza 2008).

À la fin du XIXe siècle, la migration de la population de Loreto et d’Ucayali s’est intensifiée, en plus des boliviens et des brésiliens impliqués dans le commerce du caoutchouc, ce qui a entraîné d’importants changements dans la forme de peuplement et dans les activités des habitants de cette région. Dans ce contexte, plusieurs familles Ejas ont abandonné les zones où elles s’étaient traditionnellement installées pour se réfugier aux sources de plusieurs rivières. Certaines de ces familles se sont également engagées dans des échanges commerciaux avec la population non indigène de la région.

Au début du XXe siècle, les missionnaires dominicains ont fait des incursions dans les zones habitées par ces Eja, dans le but d’évangéliser les populations indigènes. En 1912, l’Ordre dominicain a publié un vocabulaire dans la langue de ce peuple, qu’ils ont appelé Huarayo (INEI 2007). Au cours des décennies suivantes, les Eja ont connu un important processus d’établissement et de sédentarisation qui allait entraîner une diminution de la population due à la maladie (Alexiades et Peluso 2003).

La construction de l’autoroute Cusco-Puerto Maldonado à la fin des années 1970 a ouvert les portes du Madre de Dios à l’exploitation minière et forestière. Cela a entraîné une augmentation considérable du nombre de migrants venus à la recherche de terres agricoles et pour s’engager dans des activités minières et forestières (Alexiades et Peluso 2003, Arbaiza 2008).

Institutions sociales, économiques et politiques

Dans les résultats du recensement national de 2017, 440 personnes ont été enregistrées comme s’étant identifiées comme faisant partie du peuple Ese Eja au niveau national en raison de leurs coutumes et de leurs ancêtres.

Traditionnellement, les Ese Eja ont pour principales activités de subsistance la chasse, la pêche, la cueillette et l’agriculture (Chavarría 2008). Bien que la chasse ait été une activité centrale dans l’économie et dans le prestige social de ce peuple, la difficulté de trouver des animaux dans les montagnes a fait qu’au cours des dernières décennies, les Eja ont été obligés de se déplacer vers des zones autres que leurs zones habituelles, qui sont  occupées par des migrants de la zone andine du pays (Chavarría 2003b).

Les Eja sont considérés comme des navigateurs experts. Dans le passé, leurs zones de pêche, de chasse et de cueillette s’étendaient des sources du rio  Tambopata au Pérou aux rios du bassin du Beni en Bolivie. Lors des excursions de pêche, les aguaje et les ungurave peuvent être ramassés et vendus (Chavarría 2003b).

Certaines familles pratiquent l’agriculture sur brûlis et, bien qu’elles aient des produits pour l’autoconsommation, une partie de la production d’une série de produits, dont le riz, la canne à sucre et l’ananas, est destinée au marché local. Les semailles ne se limitent pas à l’exploitation agricole, mais une partie importante est effectuée dans des sites dispersés (Chavarría 2003b).

Les eja se consacrent également au travail artisanal, une activité qui est principalement destinée à l’autoconsommation et qui n’est pratiquée qu’au sein de la famille (Chavarría 2003b).

Langue

La langue Ese Eja (ISO : ese) appartient à la famille des langues Tacana et est parlée par le peuple du même nom dans les bassins des rios Madre de Dios et Tambopata dans la province de Tambopata, région de Madre de Dios. Elle est également parlée dans le bassin du rio Beni en Bolivie. Les résultats du recensement national de 2017 indiquent que 212 personnes ont déclaré parler la langue Ese Eja, ce qui correspond à 0,004 % du nombre total de langues autochtones au niveau national, en raison de la langue ou de la langue maternelle avec laquelle elles ont appris à parler dans leur enfance.

Bien que pour le Livre rouge de l’UNESCO, l’Ese Eja du Pérou soit une langue gravement menacée, selon les informations de Chavarria (2012), la vitalité de cette langue dépend de la variété géographique. La variété palmarrealina est considérée comme vitale, tandis que la tambopatina est sérieusement menacée. Cette langue a un alphabet normalisé par le ministère de l’éducation avec les représentants du peuple Ese Eja (résolution directoriale n° 0683-2006-ED du 8 septembre 2006 et résolution ministérielle n° 303-2015 MINEDU du 12 juin 2015). Le peuple compte actuellement deux traducteurs et interprètes agréés par le ministère de la culture, qui parlent tous deux la variété palmarrealina.

Croyances et pratiques ancestrales

Comme beaucoup d’autres peuples de l’Amazonie péruvienne, les Ese Eja ont une relation étroite avec la nature. Par exemple, plusieurs chercheurs ont réalisé des études qui décrivent l’importance des palmiers dans la vie des familles des Eja, comme preuve d’un large savoir qui a été transmis et pratiqué sur plusieurs générations (PALMS 2011).

Selon une étude sur l’utilisation des palmiers chez les Eja, ce peuple connaît environ 23 espèces de palmiers, pour lesquelles plus de 300 utilisations ont été enregistrées. Parmi les utilisations les plus courantes, citons la nourriture pour les familles et leurs animaux, la fabrication d’une grande variété d’outils et d’ustensiles, la construction d’infrastructures, les usages médicinaux et d’autres usages culturels (PALMS 2011).

Par rapport à leurs croyances ancestrales, la tradition orale de ce peuple associe son origine au cours supérieur du rio Tambopata -aussi appelé Baawaja-, puisque ce serait le lieu d’où les ancêtres mythologiques des Eja sont descendus du ciel sur une corde de coton (Arbaiza 2008).

Participation aux processus de consultation

La consultation préalable est un dialogue entre l’État et les peuples autochtones, dont le but est de parvenir à des accords sur des mesures administratives ou législatives susceptibles d’affecter les droits collectifs des peuples. Les accords conclus dans le cadre de ce processus sont contraignants pour les deux parties (CULTURE 2019).

En plus des deux processus au niveau national, le peuple Ese Eja a participé au processus de consultation préalable concernant le lot d’hydrocarbures 191.

Pour en savoir plus sur ces processus, visitez le portail web de la consultation préalable à l’adresse suivante : http://consultaprevia.cultura.gob.pe/

Ese Eja

https://bdpi.cultura.gob.pe/pueblos/ese-eja

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