Guatemala / Honduras : Le peuple Ch’orti’

Publié le 14 Juin 2012

Les ch’orti’

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Peuple autochtone descendant de la civilisation maya qui se situe sur les territoires du Guatemala et du Honduras.

Leur centre culturel et politique historique était le site précolombien de Copan au Honduras.

Répartition et population

Guatemala : 52000 personnes qui vivent dans le département de Chiquimula

Honduras : 8000 personnes vivant dans les départements de Copan, Ocotepeque, Cortès, Santa Barbara au nord-ouest du Honduras.

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 La montagne chorti au Guatemala

         

Langue : ch’orti’ de la famille maya et de la branche linguistique ch’ol.

Le nom ch’orti’ veut dire «  Langue de ceux qui cultivent le maïs »

Ils sont apparentés avec les chontales du Tabasco (Mexique) et les ch’oles du Chiapas (Mexique). Les ch’ol et les ch’orti’ ont été séparés lors de la conquête espagnole.

Petit historique

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    Copan

  • XIe siècle : fondation du royaume payaqui par les ch’orti’ établis sur de vastes territoires appartenant au Guatemala, au Honduras et au Salvador.
  •  A partir du XIIIe siècle : le royaume devient fortement influencé par la culture pipil ou nahuatl, et à l’arrivée des colons espagnols les ch’orti’ parlaient l’alajuilak, un dialecte combinant des éléments de ch’orti’ et de nahuatl.
  • XVIe siècle : les Lors de la conquête espagnole la résistance des ch’orti’ est conduite sous la direction du cacique Copan Galel. Après la défaite, celui-ci s’enfuit vers Citala ( actuel Salvador) et la ville soumise permet de mettre en place l’évangélisation des indigènes.
  • Entre 1970 et 1979 : mise en place de la réforme agriare. Les terres sont affectées à différents groupes de ch’orti’ (10%)
  • 1991 : Des dirigeants ch’orti’ sont tués car ils revendiquaient leurs territoires ancestraux
  •  1994 : Création du conseil ch’orti’ du Honduras (CONICCH)
  • 1995 : création de la confédération nationale des peuples autonomes du Honduras (CONPAH)
  • 1997 : Deux ch’orti’ sont tués lors d’un pèlerinage à Tegucigalpa
  • Mai 1997 : le gouvernement approuve les distributions de 2000 ha aux collectivités autochtones
  • Décembre 1997 : 5 collectivités de ch’orti’ obtiennent des terres par l’institut de la réforme agraire

Mode de vie

Habitat traditionnel

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Les logements Chortís sont d’une seule pièce et sont construites de bahareque( adobe) et le toit  de manaca, avec des portes et des fenêtres faites en bois rustique et un étage en terre. Il y a des logements qui ont une pièce auxiliaire qui est utilisée comme cuisine. Chaque maison loge approximativement  10 personnes,  père, mère, fils, gendre, etc., en donnant lieu à l’entassement et la promiscuité. Quelques maisons possèdent de petits terrains  et sont reliés par des sentiers. Généralement, le logement principal de la famille a deux ou trois maison- dortoirs, plusieurs trojes (pour stocker maïs, légumes), une cuisine, un excusado (comme ils appellent les latrines), un trapiche (moulin) avec son équipement correspondant, une maison autel. Dans les dortoirs les lits et les colonnes de bois  où se trouvent les équipements personnels ; les articles fabriqués aussi se gardent dans la chambre, dans l’attente d’être vendu. Près des portes ils sont des hamacs. Quand on ne travaille pas dans les milpas, les hommes se reposent dans  les dortoirs ou  les cours.

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  maison en bahareque

Alimentation

Elle est constituée comme pour tous les peuples descendants des mayas de maïs et haricots. Le maïs compose les boissons telles que l’atole, le chilate , le pozol, la bière mais aussi les tamales, les tortillas et les omelettes. Ils consomment également du poisson, du gibier, du porc et des fruits tropicaux.

Le cycle du travail de la terre

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Pour les paysans ch’ortí’ la terre  est ce qu’ils ont de plus précieux. Ils l’utilisent comme  richesse individuelle et familiale. Le rancho est la seule possession que les autochtones  améliorent  et embellissent. Ils jugent la richesse et la position de leurs voisins suivant  l’extension des terre qu’ils  possèdent, la productivité, le nombre et les dimensions de maisons construites, les arbres fruitiers et le degré de beauté des  lieux.

Pour ces Communautés, l’année sociale, religieuse et économique est entamée, généralement, avec l’arrivée des pluies fin avril ou  début  mai. Mai est considéré comme le début des pluies qui, par  contradiction,  pour les paysans chortí  est le plus important. Avant cette date, pendant plusieurs mois, on n’ensemence presque rien ; la vie sociale est considérablement réduite et ils partent dans les propriétés de café pour être placé comme coupeurs. Tout au long de ces mois, beaucoup de familles vivent précairement des restes de la dernière récolte de maïs. Conservée dans des granges (ceux qui en  ont), et de quelques tiges, de feuilles et de fruits. Fréquemment, les familles les plus pauvres terminent leur maïs en février ; désormais ils subsistent  de fruits : mangues, pacayas, jocotes (prunes) et bananes, jusqu’à ce que les premières pluies fassent pousser des légumes et des fruits sauvages en abondance. Après deux mois, la première  récolte de maïs, tant attendue  se produit.

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Au mois d’octobre et novembre, les paysans chortí récoltent des haricots et, dans beaucoup de parcelles, ont des cultures de maicillo(sorgho), qui restent vertes. Les terres  et les vergers sont dégagés de la végétation sauvage au début d’avril. Contrairement aux terres semées de café, qui couvrent le plus grand pourcentage des terres disponibles, dans les autres parcelles la végétation est séchée. Les broussailles fauchées s’accumulent en petites piles pour être séché ; vers le milieu du mois, ils la brûlent et les cendres sont laissées pour  servir d’engrais pour le prochain ensemencement. Quelques paysans sont conscients de l’importance de l’engrais organique.

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Artisanat

Les femmes fabriquent des nattes et de la céramique rouge aux motifs géométriques noirs qui seront vendus lors des marchés.

Les hommes confectionnent des paniers également destinés à la vente pour fournir un complément.

Ils fabriquent de la chaux dans les fours à chaux, matière essentielle à la nixtamalisation du maïs selon le procédé traditionnel hérité des mayas.

Religion

Il résulte en un syncrétisme religieux mêlant les rites chrétiens aux dieux hérités des ancêtres mayas.

Le plus important est Chicchan, le dieu de la pluie, constitué en 4 serpents géants habitant chaque point cardinal et responsable des phénomènes naturels.

Une danse traditionnelle : la danse des géants

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      Chicchan

Vous pourrez retrouver plus de détails sur la civilisation maya ainsi que les coutumes des peuples déscendants au travers des articles suivants sur cocomagnanville :

– Les mayas

– Les ch’oles au Mexique

– Les quichés au Guatemala

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Sources : encyclopédie universalis, wikipédia en espagnol, le bâton de parole, sorosoro

Caroleone

Article complémentaire

Les Mayas du Guatemala

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