Brésil : Le peuple Marubo

Publié le 11 Mars 2020

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état d’Amazonas et parlant une langue pano. Le peuple Marubo semble être le résultat de la réorganisation des sociétés indigènes décimées et fragmentées par l’exploitation du caoutchouc et les siringalistas (propriétaires de caucherias) et les seringueiros (collecteurs de latex) pendant le dénommé boom du caoutchouc.

Population : 2008 personnes (2014)

Le nom

Marubo est un nom qu’ils acceptent mais qui n’est pas leur autodésignation.

Langue : marubo de la famille linguistique pano. Ils disent que leur langue est celle des « chaináwavo » le nom d’une ancienne section éteinte à présent.

Localisation et Terres Indigènes

  • T.I Aldeia Beija Flor – 41 hectares, 574 personnes, réservée.  Ville : Rio Preto da Eva. 10 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Borarí, Desana (langue tukano), Kambeba (langue tupi guarani), Marubo (langue pano), Munduruku (langue munduruku), Mura (langue mura), Satéré Mawé (langue mawé), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).
  • T.I Vale do Javari – 8.544.480 d’hectares, 6978 personnes. Réserve homologuée. Villes : Atalaia do Norte, Benjamin Constant, Jutai, São Paulo de Olivença. 26 peuples y vivent : Isolés de l’Alto Jutai, isolés de l’igarapé Alerta, isolés de l’igarapé Amburus, isolés de l’igarapé Cravo, isolés de l’igarapé Flecheira, isolés de l’igarapé Inferno, isolés de l’igarapé Lambança, isolés de l’igarapé Nauá, isolés de l’igarapé Pedro Lopes, isolés de l’igarapé São José, isolés de l’igarapé São Salvador, isolés du Jandiatuba, isolés du rio Bóia/Curuena, isolés du rio Pedra, isolés du rio Quixito, isolés Korubo. Peuple Kanamari (langue katukina), peuple Korubo (langue pano), peuple Kulina pano (langue pano), peuple Marubo (langue pano), peuple Matis (peuple pano), peuple Matsès (langue pano), peuple Tsoham Dyapa (langue katukina).
atalaia do norte amazonas By FrancoBras – Image:Amazonas MesoMicroMunicip.svg, Raphael Lorenzeto de Abreu, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4053595

Ils vivent sur le cours supérieur des rios Curaçá et Ituí du bassin du rio Javari dans la T.I de la vallée du Javari, un territoire partagé avec d’autres peuples et des peuples isolés (voir détail ci-dessus). C’est une région de plaine avec de petites collines dont les sommets semblent unis par des crêtes recouvertes de forêt amazonienne luxuriante. Ils vivent depuis les premiers contacts au même emplacement géographique.

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Organisation sociale

Les Marubo sont divisés en sections, c’est-à-dire des groupes qui rassemblent des parents par lignées féminines de générations alternatives. Le système de sections fonctionne par paire dont l’exemple suivant :

Une femme appartenant à la section Peuple de l’ara rouge donne naissance à des fils et des filles de la section Peuple du saracura ;

D’autre part ses filles auront des enfants de la section Peuple de l’ara rouge et les générations alterneront avec le temps.

Les personnes du peuple de l’ara rouge ne peuvent épouser les personnes du peuple du saracura (râle saracura).

Le mariage préférentiel est avec la fille du koka, une catégorie d’oncles maternels ou neveux fraternels plus âgés. Un homme en épousant une femme devient également un prétendant aux sœurs de sa femme qui peuvent devenir ses épouses ou les épouses de ses frères.

Il semble y avoir une certaine supériorité hiérarchique entre un homme marié et les jeunes frères de sa femme.

Au fil du temps cette situation contribue à construire un noyau autour duquel se forme un groupe domestique (le propriétaire de la maison avec sa ou ses épouses secondé de son ou ses frères).

Divisions selon le sexe

Les hommes Marubo se consacrent à l’abattage et au brûlage des parcelles de forêt pour installer la chagra, ils réalisent des pare-feux pour éviter la propagation des feux dans les environs des chagras, ils ouvrent des trous pour semer les bananiers, ils chassent, ils fabriquent des canoës, des instruments de percussion sacrés, des bancs, des mortiers et des pilons pour écraser des aliments. Les hommes sont ceux également qui s’occupent du chamanisme et des chants de guérison.

Les femmes s’occupent des cultures, elles entretiennent les chagras, elles récoltent le manioc, les bananes ainsi que d’autres produits, elles font la poterie, le tissage dont les maqueiras, de grands filets en mailles utilisés comme hamac, elles font des jupes en coton, la cuisine, elles façonnent des coquilles d’escargot aruá pour créer des boucles d’oreilles, des colliers et des ornements nécessaires à leur parure. La peinture corporelle est aussi une technique féminine.

Les activités productives

Les chagras sont ouvertes dans la selva pour y  installer de nouvelles cultures autour d’un espace qui est divisé entre les familles qui vont y planter du maïs, du manioc et des bananes, les trois aliments de base des Marubo. D’autres produits sont cultivés également, des papayes, des goyaves, du tabac, du coton.

Les familles possèdent plusieurs chagras a différents stades de culture, en raison de la différence qu’il existe dans la mise en production des espèces, exemples :

Le maïs pousse rapidement et la première récolte a lieu 3 mois après la plantation ;

Le manioc quand à lui met un an pour donner des racines ;

Les bananiers une fois les premiers régimes récoltés sont mis en attente, le temps que de nouvelles pousses produisent à nouveau d’autres sections.

Le papayer demande plusieurs années avant de donner des fruits.

La chasse

La chasse est aujourd’hui pratiquée avec des armes à feu. Ils aiment chasser des singes des espèces ateles sp (atèles), lagothrix (singes laineux) qui sont pour eux les deux seules espèces de primates considérées comestibles.

Ils chassent aussi le pécari à collier, le tapir, le pécari à lèvres blanches, en période de sécheresse le paca, les oiseaux  pénélopes et hocco.

La pêche

La pêche individuelle se pratique avec un hameçon alors que la pêche collective utilise une substance narcotique issue des feuilles d’une plante cultivée, piétinées et broyées, mélangées à de la terre et formées en petites boules ensuite jetées dans l’eau.

Autres ressources

A la période de mai à septembre ils extraient le latex des hévéas ou siringueiras, chaque homme adulte se construit sur place une cabane dans laquelle le latex va chauffer et ouvre des routes pour communiquer avec les cabanes sur place.

A la saison des pluies c’est le moment de l’extraction du bois.

Ces deux produits forestiers sont négociés avec les regatones (les marchands ambulants qui longent les rives des rivières et des igarapés dans des bateaux remplis de marchandises en échangeant et vendant ou achetant des produits aux indiens).

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Cosmovision

Pour eux, de façon générale, les êtres sont toujours constitués de parties d’autres êtres, à commencer par la surface de la terre composée de parties molles de corps d’animaux morts qui se durcissent. L’eau des rivières et les poissons, les plantes et les végétaux de la selva sont fabriqués également d’autres êtres. Les plantes cultivées entrent dans l’un des trois mythes d’origine des Marubo.

L’univers est composé de plusieurs couches, les couches supérieures ou cieux et les couches inférieures ou terre où les hommes vivent. Les humains ont plusieurs âmes pouvant être synthétisées en deux types, celle de droite ou « cœur » et celle de gauche. Après la mort la dernière, celle de gauche se promène sur la couche terrestre où vivent les mortels et l’autre est acheminée le long du chemin des brouillards Vei Vai où elle parcourt de nombreux endroits, passe plusieurs sortes de tests et dangers jusqu’à ce qu’elle atteigne un endroit où vivent les âmes de cette section.

Les fêtes

Par © Hans Hillewaert, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7809995

Dans chaque maloca, la fête de la récolte du maïs a lieu chaque année. Les hommes font plusieurs activités comme l’application d’ortie ou l’exposition à la morsure de la fourmi conga (paraponera clavata), et des jeux, tout ceci a lieu dans le but de favoriser les journées de chasse collective.

Un autre événement conçu comme une activité rituelle est le transport du nouveau trocano (un instrument à percussion sacré fait d’un tronc de bois avec une cavité rectangulaire et profonde) depuis la selva où il a été fait jusqu’à la maloca.

Magie

Les rites les plus souvent exécutés ont une composante magique élevée et se manifestent surtout dans les chants de guérison et les séances chamaniques.

Les chants de guérison

Les kenchintxô durent environ 45 minutes, ils sont répétés ou remplacées par d’autres selon la gravité de l’état du malade.

Avant de chanter les guérisseurs boivent de l’ayahuasca (yajé), soufflent du tabac à priser. Une introduction raconte comment l’esprit de la maladie s’est formé ; puis vient un récit sur la façon dont la maladie est entrée dans la personne. Ensuite vient une invocation des êtres et des qualités qui pénètrent dans le corps du patient pour combattre la maladie parmi lesquels l’esprit féminin Shoma qui joue un rôle prépondérant et ensuite arrive la convalescence.

Séances chamaniques

Chaque esprit que le chaman reçoit utilise le corps de ce dernier pour parler, chanter et danser. La séance chamanique n’a pas pour seul but de guérir des malades ou de retrouver des objets perdus, c’est avant tout un acte de communication avec des êtres de caractère bienveillant, les Yové des autres couches du cosmos qui cherchent à satisfaire, soutenir, enseigner et divertir les hommes qui côtoient le chaman.

Une lecture pour ce peuple (en français)

Entre la parole et l’image : le système mythopoétique marubo de Pedro Niemeyer Cesarino

https://journals.openedition.org/jsa/11739

source : pib.socioambiental.org

Histoire du contact et la maloca

Publié le 9 Mars 2020

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Le contact des Marubo avec les blancs peut être divisé en trois phases. La première commence à la fin du XIXe siècle et se caractérise par un fort contact avec les péruviens qui descendaient les rivières à la recherche du caoutchouc (Castilloa ulei), c’est-à-dire un type d’arbre du continent qui était coupé pour en extraire le latex. Ces périodes ont également été marquées par des contacts avec les brésiliens, qui remontaient les rivières à la recherche de siringueira, un type d’hévéa brésilien connu scientifiquement sous le nom de Hevea brasiliensis. Cet arbre, que l’on trouvait souvent dans les basses terres le long des rives, n’avait pas besoin d’être abattu, il suffisait de faire des incisions dans le tronc pour recueillir le latex naturel, qui était de meilleure qualité.

Cette période semble avoir été une période de grande désorganisation des peuples indigènes du bassin du Javari. Le système amazonien de l’« aviamiento » était appliqué, un système d’endettement avec des échanges inégaux, dans lequel les propriétaires des plantations de caoutchouc ou « siringales » donnaient des valeurs très élevées aux articles industrialisés de première nécessité, qui devaient être payés par les indiens et les siringueiros (collecteurs de caoutchouc) avec de grandes quantités de produits de la forêt. Ainsi, les indiens et les siringueiros étaient toujours endettés envers leurs employeurs, étant forcés de travailler dans leurs plantations de caoutchouc indéfiniment et dans des conditions très précaires.

Un tel système n’était pas un type de libre-échange, car en outre, chaque rivière était comme une sorte de « propriété » d’un « siringalista » (propriétaire de la plantation d’hévéas ou siringal) qui avait, à côté de l’embouchure de la rivière, son entrepôt avec des fonctionnaires administratifs et son propre garde de sécurité. Un garde qui ne permettait pas non plus aux siringueiros (extracteurs de latex naturel) de passer sans faire les transactions nécessaires.

Comme on peut le voir, les indiens ne sont pas les seuls à avoir été exploités et maltraités. Un des nombreux exemples est que vers 1900, le siringalista qui dominait la rivière Ituí a violemment réprimé un groupe de seringuiros qui avait tenté de s’échapper avec le caoutchouc. Les notes d’achat datant de 1906, trouvées parmi les Indiens par les membres de la Mission « Novas Tribus do Brasil » (Nouvelles Tribus du Brésil), qui ont commencé à travailler avec les Marubos en 1952, constituent une autre preuve d’exploitation.

La deuxième phase de l’histoire du contact concerne l’abandon de la région par les collecteurs de caoutchouc et ses ouvriers, en raison de la chute du prix du caoutchouc vers 1912. Il y a aussi ceux qui ont laissé leur entreprise à un gestionnaire, mais même ainsi, le retrait de la population se poursuit. Des aventuriers apparaissent alors qui non seulement maintiennent le type d’exploitation imposé jusqu’alors, mais qui augmentent aussi la mauvaise foi dans les relations avec les Indiens.

Jusqu’à ce que les Marubos soient finalement abandonnés, retournant vivre isolés des blancs pendant les années 1930 et 1940. Il est probable qu’à cette époque, lorsque les Marubos étaient rassemblés dans l’Alto Curuçá, ils s’organisaient à nouveau et articulaient dans leurs différentes sections les indiens d’autres régions qui avaient été cooptés par les siringalistas. Le peuple Marubo attribue à João Tuxaua – décédé récemment – la prédication et l’établissement de la paix dans leur village.

La troisième phase de contact commence lorsque les Marubo, en raison de l’épuisement des cuivres, reviennent pour chercher les caucheros dans la direction sud du rio Juruá. Ils entrent en contact avec le siringal de « Boa Fe » (Buena Fe), situé à l’embouchure du rio Ipixuna – affluent du Juruá – où ils échangent des balles de caoutchouc et des peaux d’animaux sauvages contre des articles industrialisés. Cette relation attire la mission Novas Tribus do Brasil (Nouvelles Tribus du Brésil), qui vient ensuite s’installer parmi eux. Un peu plus tard, les bûcherons qui remontent le rio Javari et ses affluents entrent également en contact avec les Marubo.

Bien que le contact avec le rio Juruá n’ait jamais été complètement abandonné, il a perdu de son intérêt. Cette situation s’est produite principalement pour trois raisons : parce que le transport du bois ne pouvait se faire qu’en aval ; parce que les balles de caoutchouc étaient plus facilement transportées dans des bateaux que chargées sur le dos ; et, parce que les missionnaires ont fini par construire un quartier général avec une petite piste d’atterrissage et un entrepôt à côté du rio Ituí.

Si, d’une part, les Marubo semblent avoir été le résultat de l’apaisement et de l’articulation des restes de certains peuples indigènes culturellement similaires – bien que désorganisés par les blancs -, d’autre part, la plus connue des relations intertribales qu’ils entretenaient était de nature hostile avec les Matsés. Ces derniers, vers 1960, ont attaqué un petit groupe d’indiens Marubo qui cherchaient des oeufs de taricaya (Podocnemis unifilis) sur les plages du rio Curuçá, tuant un homme et kidnappant trois femmes. Cette incursion a provoqué une contre-attaque des Marubo qui ont tué quatorze Matsés avec des armes à feu, grâce au fait qu’ils avaient rétabli le contact – et l’échange commercial – avec les blancs. Plusieurs années après que les Matsés aient été contactés par les blancs, il est possible que deux  des trois femmes enlevées soient retournées avec les Marubo, car la troisième femme est probablement morte.

 La Maloca

Photo : Delvair Montagner, 1978



Celui qui arrive pour la première fois dans un endroit habité par les Marubo, se trompera sûrement s’il essaie d’estimer la population par le nombre de bâtiments. En fait, le seul bâtiment habité est la maison oblongue couverte de paille de jarina de la crête au sol, qui se trouve au milieu de la partie la plus élevée de la colline. Les habitants y dorment, préparent la nourriture, mangent, reçoivent des visiteurs, chantent des chants de guérison et aident le chaman. Connue sous le nom de Maloca, cette construction a un mythe d’origine, celui du héros Vimi Peya, qui a appris à la fabriquer après avoir vécu pendant un certain temps au fond des eaux avec les yacaré (alligators). Bien que la taille de chaque spécimen varie, la maloca est toujours fabriquée  de la même façon, avec les mêmes liens et les mêmes attaches. Les bâtiments qui subsistent autour de la maloca, où la pente de la colline est accentuée, sont la propriété de particuliers. Elles sont érigées sur pilotis, ont des couloirs et des murs faits de écorces de paxiúba (type de palmier), des toits de chaume, et servent surtout de dépôts. En général, ce qui est stocké dans les entrepôts, ce sont les articles qu’ils acquièrent auprès des « civilisés » : outils en fer, armes à feu, panneaux en aluminium, câbles en acier pour attacher les bûches en bois, conteneurs en fer blanc pour stocker le caoutchouc, couteau pour faire des incisions dans le tronc des caoutchoucs, vêtements et tissus, machines à coudre, entre autres. De la colline où est érigée la maloca, les chagras s’étendent aux vallées et aux collines avoisinantes. On peut observer différentes nuances de vert selon les légumes, les tubercules ou les plantes cultivées : dans les parties supérieures, sur les crêtes qui relient les collines d’un côté à l’autre, on trouve des bandes de yucca brava et de papaye ; tandis que dans les dépressions, on trouve du maïs et de la banane.

La maloca abrite plusieurs familles élémentaires sous la direction du propriétaire de la maison. Il peut, comme tout autre homme, épouser une ou plusieurs sœurs de sa femme. Avec lui peuvent vivre le frère de sa femme, les fils mariés et les neveux (fils de la sœur) mariés à leurs filles. Chaque femme et ses enfants occupent un espace carré de plus ou moins trois mètres de chaque côté, délimité par les quatre piliers médullaires de la maison – deux centraux et deux latéraux -, où sont placés les filets de pêche et où sont installées de petites étagères pour conserver des objets – dont certains sont simplement placés entre la paille des murs -. A côté de cette place, vers le centre de la maloca, il y a un feu qui sert à cuisiner et à abriter les habitants de la maloca.
L’homme qui a plus d’une femme peut alterner sans problème entre l’espace de l’une ou l’autre de ses femmes. Le propriétaire de la maison a généralement un de ses filets dans un coin à côté de la porte d’entrée. Les deux longs bancs qui forment le couloir par lequel doivent passer les personnes qui entrent dans la maloca par cette porte, servent également de siège aux hommes de la maison lorsqu’ils prennent les deux repas quotidiens (un avant de sortir pour faire leurs activités et un autre au retour), ou lorsqu’ils prennent du tabac à priser (tabac en poudre qui est inhalé par le nez) et boivent du yajé (ou ayahuasca), ou lorsqu’ils assistent à des séances chamaniques, ou simplement lorsqu’ils se réunissent le soir pour parler.

De leur côté, les femmes étalent des nattes sur le sol au centre de la maison, et s’y installent pour manger. À côté de la porte du fond et posé sur le sol, il y a un tronc d’environ trois mètres de long qui a été creusé jusqu’à devenir concave (une sorte de mortier ou de grand pilon rectangulaire), utilisé par les femmes pour écraser, à l’aide d’une pierre plate, les grains, les fruits et les aliments qui en ont besoin. Pendant l’absence des hommes, certaines femmes se rendent aux portes (la seule entrée de lumière dans ces constructions), et s’assoient pour percer des morceaux de coquilles de caramujos (coquillages), avec lesquels elles fabriquent des pièces pour différents types de boucles d’oreilles et de colliers.

Il semble qu’il y ait trois caractéristiques qui font de la maloca une unité sociale : chacune a son propriétaire (celui qui a promu sa construction), son « trocano » (instrument de percussion sacré fait d’un tronc de bois qui a une profonde cavité rectangulaire), et elle fait ses invitations pour les repas et les rites.

Cependant, comme l’a observé l’ethnologue Javier Ruedas, ces dernières années, les malocas les plus proches les unes des autres ont été articulées et organisées en unités plus grandes. Ces grandes unités, chacune avec son propre nom en portugais et son cacique général, sont celles qui interagissent avec les agences externes telles que la Funai (Fondation Nationale de l’indien), MSF (Médecins sans frontières), le Conseil indigène de la vallée de Javari et d’autres.

traduction carolita d’extraits de l’article consacré au peuple Marubo du site pib.socioambiental.org

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