Empire Inca : Rumiñahui

Rumiñahui
Buste dans le parc central d’Otavalo, à 100 km au nord de Quito. Agrandir l’image pour voir les détails.

Inca

? – 1535

Rumiñahui y Atahualpa
Rumiñahui et Atahualpa
Atahualpa et Rumiñahui, sur un mural de la Banque centrale de Guayaquil. (Équateur)

Rumiñahui était le Visage de pierre pour les Incas de Quiteño, l’Œil de pierre pour le peuple de Cuzco, le Grand Seigneur et le Chef pour ses soldats. Les Espagnols l’appelaient Ruminagui, Irruminabi ou Orominabi.
Fils de Huayna Capac, il était le général d’Atahualpa le 15 novembre 1532 lorsque Hernando Pizarro organisa la rencontre fatale avec Atahualpa à Cajamarca. Rumiñahui a pressenti la traîtrise des espagnols et ce qui allait se passer. Le lendemain, l’Inca tombe dans l’embuscade tendue par Francisco Pizarro et est retenu en otage jusqu’à ce que sa rançon soit payée. Rumiñahui n’hésite pas : il se rend à Quito avec ses troupes, destitue l’oncle d’Atahualpa, Cozopanqui, s’arroge tous les pouvoirs et organise la résistance contre les Eespagnols. Il n’a pas envoyé les trésors d’Atahualpa en guise de rançon, mais seulement l’or d’autres régions.

Son intuition se confirme : le 26 juillet 1533, les espagnols exécutent leur otage.

La guerre de résistance a eu deux phases : l’une jusqu’à la première entrée de Benalcázar à Quito en juillet 1534 et la fondation de Santiago de Quito dans la province de Chimborazo en août 1534 ; l’autre jusqu’à la mort de Rumiñahui en 1535. La première était une guerre de batailles ; la seconde, une guerre de guérillas.

Antonio de Herrera rapporte que Rumiñahui a dit :  » Il vaut mieux que nous mourions immédiatement de leurs mains, avec leurs armes et sous leurs chevaux. Au moins, nous aurons la satisfaction d’avoir fait notre devoir d’hommes honnêtes et courageux », en arrêtant l’avancée de Sebastián Benalcázar sur Quito et ses trésors.

Benalcázar a fait une alliance avec les Cañaris pour combattre les rebelles… le chef indigène est allé à sa rencontre dans les plaines de Tiocajas. L’emplacement, favorable aux chevaux espagnols, n’empêche pas les rebelles de venir à bout de la puissance de l’ennemi. Chaque fois qu’ils tuent un cheval, ils lui coupent la tête pour montrer qu’ils ne sont pas immortels.

Avant la chute de Quito, Rumiñahui y mit le feu, cacha les trésors d’Atahualpa et passa au fil de l’épée les indigènes qui avaient accueilli Benalcazar en libérateur. Benalcazar est entré à Quito en juillet 1534.

La guérilla était un exploit désespéré : Réfugié chez les Yumbos sur le versant ouest du Pichincha, il soulève les Indiens de Los Chillos et de Latacunga, tombe sur Quito, poursuit Benalcázar qui se rend à Riobamba pour s’entretenir avec Pedro de Alvarado, se retranche dans les landes de Pillaro, passe Quijos et se cache dans le solitaire Llanganates (« belle colline »), ses actions retardant de trois mois la seconde entrée de Benalcázar à Quito.

La ville espagnole ayant été fondée en décembre 1534, Benalcázar a lancé l’assaut final contre Rumiñahui au pucará de Sigchos, dans le Cotopaxi. Rumiñahui s’enfuit : boitant et seul, il est capturé par quatre fantassins et un cavalier dans les landes de la colline de Rumiñahui. Juan de Ampudia, El Torturador, le tourmente mais ne lui arrache pas un mot sur le trésor d’Atahualpa.

Le livre des actes du Cabildo de Quiteño indique pour le 25 juin 1535 :  » Les principaux seigneurs de ces provinces qui étaient censés connaître l’or et l’argent qui s’y trouvaient ont été arrêtés : Orominavi (Rumiñahui), Zopozopagua, Quingalumba, Razorazo, Sina. En raison des crimes qu’ils ont commis, justice leur a été rendue ».

Monumento en Quito
Monument à Quito
Monument sur la Plaza Cívica Rumiñahui, Quito. Le socle sur lequel il repose est en céramique rouge, représentant l’incendie de Quito, Rumiñahui ayant proclamé à ses troupes : « Seulement du feu et des cendres pour les envahisseurs ». Les lances symbolisent le peuple indien en lutte ; les bras tendus signifient la victoire et la résistance de la culture indigène.

traduction caro du site Pueblos originarios.com