Andes : Le peuple Aymara

Publié le 19 Avril 2013

LES AYMARAS


« Aymara  » désigne à la fois un peuple originaire de la région du lac Titicaca ( peuple Qolla ou Colla) au croisement de la Bolivie, du Pérou et du Chili, ainsi qu’une langue véhiculaire qui en a remplacé de nombreuses autres comme l’uru ou uchhumataqu de Bolivie.



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L’Aymara était la langue officielle de l’empire inca, contrairement à une opinion répandue qui parle plutôt du quechua. Les variétés d’Aymara forment une sous famille linguistique avec les variétés de quechua.


Répartition géographique :


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– Aymara central : au sud du Pérou, l’altiplano bolivien et la zone andine adjacente à la Bolivie au Chili.
– Aymara méridional : dans les régions péruviennes de Tacna et Moquegua.


Histoire



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Comme pour la plupart des peuples amérindiens, il n’y a pas ou peu de documentation relatant l’histoire du peuple Aymara.On sait cependant de façon certaine que ce peuple n’était pas le premier à peupler la région du Titicaca et de l’Altiplano.

Le peuple Aymara arrive sur les rives du lac Titicaca deux siècles avant notre ère où il concurrence alors les peuplades Uru, qu’il remplace peu à peu dans la région pour ensuite fonder la civilisation Tiwanaku. Développant une culture originale et basant son économie sur le développement de l’agriculture et de l’élevage ainsi que le commerce avec les peuples alentour, le peuple prospère sur les rives bien abritées du lac. S’en suit une période d’expansion, on retrouve de nombreuses traces archéologiques en direction du sud est du lac principalement.

Atteignant son apogée vers l’an 900 de notre ère, la civilisation impériale Tiwanaku va ensuite décliner pour laisser place à plusieurs royaumes et chefferies de langue et culture Aymara. Ce sont ces dernières que rencontrent les Incas lors de leur expansion vers le sud vers 1500.
L’ensemble des peuples de langue Aymara est progressivement intégré au Qollasayu, le quart de l’empire Inca.

Après la conquête et la chute du régime Inca, le peuple Aymara passe sous domination de la couronne d’Espagne.
Cette période sera parsemée de révoltes paysannes causées par les difficiles conditions de vie des communautés.

Au début du XIXe siècle, les Aymaras participent aux combats pour l’indépendance de la Bolivie mais leur poids reste minime sous le pouvoir des républiques.


Le peuple Aymara aujourd’hui

Après la conquête Inca, puis la colonisation espagnole, la langue Aymara perd progressivement du terrain face à l’espagnol et au quechua.
Le peuple aymara a une conception du temps différente de celle qui prévaut dans les cultures européennes : aux yeux de celles-ci, elle serait une « conception inversée ». Pour l’aymara, le passé, connu et visible, se trouve devant le locuteur alors que le futur, inconnu et invisible, se trouve derrière lui.

Après des années de délibération, le gouvernement bolivien, en 1984, suivi du gouvernement péruvien, en 1985, donnent finalement un statut officiel à cette langue millénaire. L’Aymara compte de nos jours environ deux millions de locuteurs, essentiellement en Bolivie.

En 2006, lors du dernier recensement, un peu plus de 50% des boliviens s’identifient comme indigènes – la plupart aymara ou quechua – mais seul 40% d’entre eux maîtrisent leur langue traditionnelle.


 Un costume traditionnel

Les hommes sont coiffés d’un chapeau de feutre posé sur un bonnet de laine dont seules les oreilles paraissent. Ils portent presque toujours un poncho rouge avec variations de teinte, tissage ou broderie, porté sur un complet usé.

Les femmes portent également un chapeau de feutre noir, plusieurs châles et de nombreuses jupes colorées.

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Evo Morales , leader cocalero

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Porteur des espoirs de tout un peuple qui est le plus pauvre des Amériques (avec Haiti), Evo Morales a lui-même connu une vie difficile. Sportif, célibataire, père de deux enfants, Morales a vécu son enfance dans la misère, cumulant rapidement les petits métiers (gardien de lamas, vendeur de crème glacée, trompettiste dans un orchestre itinérant) pour aider sa famille. Il a abandonné l’école très tôt, et on le décrit aujourd’hui comme un intuitif, certes orateur erratique et politicien sans beaucoup de tact, mais possédant le don de mobiliser les foules. Morales a fait ses classes politiques au sein de la Fédération des producteurs de coca du Chapare, avant d’être élu député en 1997. 

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Son programme électoral comprend la libéralisation de la culture de la feuille de coca pour usage traditionnel. C’est l’une des choses, en plus de ses amitiés franches avec Fidel Castro et Hugo Chavez, qui font dire à Evo Morales qu’il est le «cauchemar» des États-Unis.

Le 21 janvier 2006, lors d’une cérémonie traditionnelle sur les ruines pré-incas de Tiwanaku Evo Morales est intronisé par des représentants indigènes, principalement aymaras, qui font symboliquement de lui la plus haute autorité indienne du pays. Le 22janvier 2006, en présence notamment de onze chefs d’États de la région et d’Europe il prête serment devant le Congrès.

Le lendemain, il nomme son gouvernement composé de seize ministres, issus du MAS et des mouvements indigènes, paysans et syndicaux. Une femme, Alicia Munoz ale est nommée ministre de l’intérieur, devenant la première à ce poste en Bolivie. Lors du discours accompagnant les différentes nominations, le nouveau Président a réaffirmé sa volonté de « changer le modèle néolibéral » et de combattre la corruption, exigeant des membres de son gouvernement un « niveau zéro de corruption et de bureaucratie ».

Le lac Titicaca

Le lac Titicaca est le plus grand lac d’Amérique du sud de lon g en long mais pas le plus grand en superficie. C’est également le plus haut lac navigable au monde. Il est situé en partie en Bolivie et en partie au Pérou. Le lac Titicaca s’étend sur environ 8 562 km², parmi lesquels 4 772 km² correspondent au territoire péruvien et le reste (3 790) à la Bolivie.

Le lac Titicaca tient son nom du rocher Titi Khar’ka (ce qui signifie en aymara « Roc du puma»), qui se situe sur l’isla des sol. Autre hypothèse est le nom de Titijaya qui signifie « puma de pierre » en référence aux pumas noyés et transformés en statues de pierre selon une légende aymara.

L’Isla del Sol est le véritable centre de la mythologie inca.


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Un docu sur les Aymaras

https://www.onf.ca/film/aymaras_de_toujours/

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Si une traduction en français de cet article vous intéresse, merci de me contacter.

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