Publié le 30 Décembre 2018

Au début des temps, il n’y avait que Dieu le Créateur, Ñamandu, qui s’était progressivement créé lui-même.
Il n’y avait pas d’arbres, pas de montagnes, pas de gens, rien. Dans sa solitude, Ñamandu a commencé à créer. D’abord le langage des hommes, les mots. Et puis il a voulu que quelqu’un d’autre puisse parler et a créé d’autres dieux, quatre paires de dieux qui à leur tour allaient avoir des enfants aussi des dieux.
Puis il a fait que la pointe de la canne qu’il portait toujours dans sa main commence à devenir de plus en plus grosse, de plus en plus grosse. C’est de là que vient la Terre, petit à petit.
Pour que la Terre ne bouge pas, il a créé un palmier. C’était un palmier qui allait durer éternellement et qui se trouvait en plein milieu de la Terre. Puis il en a créé quatre autres dans chacun des points cardinaux. Ainsi, avec ces cinq palmiers qui allaient vivre éternellement, sans jamais s’assécher, la Terre est devenue très ferme.
Il a laissé le ciel reposant sur quatre colonnes, quatre poteaux de bois à la hauteur de son bâton.
C’est alors qu’il a fabriqué les premiers animaux et les premières plantes. L’un des premiers à voler était le colibri ; le serpent fut le premier à ramper. La première à chanter a été la cigale.
Il avait fait la Terre toute couverte d’une jungle de feuilles, pour qu’il y ait des champs sans arbres, il créait le homard, il allait partout, dans certains il clouait la queue au sol et là l’herbe poussait et les arbres disparaissaient, et les plaines se formaient. Quand ils furent prêts, vint la perdrix, qui, en chantant, restait joyeusement pour y vivre.
Puis il a inventé le tatou, qui a immédiatement commencé à déterrer la terre. La chouette est le maître des ténèbres, donc elle ne sort que la nuit et dort le jour.
Puis vinrent beaucoup d’autres animaux et aussi les premiers hommes et femmes.
Puis, Ñamandu se tourna vers le ciel et les laissa en charge des autres dieux pour s’occuper de tout.
Le temps passait ; certaines personnes étaient devenues très bonnes mais d’autres étaient devenues très mauvaises : tout ne se passait pas bien, alors les dieux ont décidé qu’il valait mieux faire des arrangements.
Mais pour ne pas laisser les choses sans enthousiasme, ils ont produit un déluge : la Terre entière a été inondée. Les bonnes gens pouvaient monter au ciel avec , Ñamandu mais ceux qui étaient mauvais étaient transformés en animaux : grenouilles, poissons et autres insectes.
Plus tard, Ñamandu demanda à un autre des dieux, appelé Jakaira, de se charger de refaire la terre, il délégua à son tour la tâche à son fils Pa-pa Mirí.
Pa-pa Miri travaillait dur. Il a fait de nouvelles plantes, de nouveaux animaux ; il a pétri la terre nouvelle et l’a remplie d’arbres et d’herbe. Il a fait des rivières et des ruisseaux. Mais il semble qu’avant d’avoir fini, il ait été appelé par sa mère, et Pa-pa Mirí a abandonné son travail. Et les Guaranis disent que pour cette raison, il y a des montagnes qui ne sont rien d’autre que des tas de terre et de pierres qui ont été laissés pour Dieu et qui ne sont d’aucune utilité pour le peuple.
sources Cuentos que cuentan los guaraníes. Miguel Ángel Palermo.
Secretaría de Cultura de la Nación. Ediciones Culturales Argentinas.
Centro Editor de América Latina.
traduction carolita du site Pueblos originarios.com